K'uuna : un village au bord du changement
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View from the beach of eight poles standing in front of two houses.

HAIDA

K'uuna : un village au bord du changement

L’ancien village haïda de K’uuna Llnagaay se situait au bord de la mer, au bord d’une île et, à la fin des années 1800, au précipice de grands changements.

Arrivant par la mer, les visiteurs voyaient un éventail de poteaux géants sur la plage, s’étirant vers le ciel. En s’approchant, ils distinguaient des figures sur les poteaux, et avec celles-ci, ils pouvaient apprendre à qui appartenait ce territoire, qui y a vécu et y est décédé, leur histoire et leurs croyances. 

Le peuple K’uuna et l’ancien village de Haïda sont sortis de la mer. Inspirés des êtres surnaturels sous-marins qui ont rendu cela possible, ils ont érigé des totems en cèdre célébrant la vie. Ces totems rejoignent ensuite la terre d'où ils proviennent en s'érodant avec le temps.

C’est ici que notre clan, les Gakyals Kiigawaay (clan du Corbeau) - les K’uuna Kun et les K’uuna Kiigawaay - tracent leurs origines. Comme peuple, nous perdurons alors que les vieilles maisons et les poteaux retournent lentement au sol, de retour à la nature. Toutes les personnes haïda s’identifient avec le village d’où ils viennent. Pour ceux d’entre nous de K’uuna - quelques centaines de personnes aujourd’hui - ce village est d’où nous provenons… c’est qui nous sommes et qui nous demeurons.

Chef Gidansda, aussi appelé Guujaaw, chef héréditaire des Gakyals Kiigawaay (clan du Corbeau) de K’uuna Llnagaay
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Une carte montrant l'emplacement du territoire Haïda : une île au large de la côte ouest de la Colombie-Britannique. appelé Haïda Gwaii

DESCENDRE

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Chef Gidansda, aussi appelé Guujaaw, chef héréditaire des Gakyals Kiigawaay (clan Corbeau) de K’uuna Llnagaay

Entrevue

Guujaaw

Guujaaw parle de l’importance de partager les origines de Gakyals Kiigawaay, ou clan du Corbeau, avec les générations futures.

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VOYAGE

Origines

Dans la langue haïda, K’uuna signifie « au bord » et Llnagaay signifie « village » ou « ville ». Le nom du village reflète sa position sur la côte nord-est de l’Île Louise, à la tête de Cumshewa Inlet dans le regroupement d’îles appelées Haida Gwaii, au large de la côte nord de ce qui est maintenant la Colombie-Britannique. 

Le village avait été tracé des siècles auparavant avec les maisons du clan de l’Aigle à l’ouest, les maisons du clan du Corbeau à l’est et la maison du chef du village au centre. Lorsque George M. Dawson a photographié le village pour la Commission géologique du Canada en 1878, il s’appelait Skedans, du nom du chef du village, Gida’nsta. Il était connu localement sous le nom de K’uuna Llnagaay et aussi sous SXuu.ajoo Llnagaay (ville de l’Ours grizzly). Dawson a écrit : « Beaucoup de maisons sont toujours habitées, mais la plupart ont l’air vieilles et couvertes de mousse, et les poteaux sculptés ont le même aspect. »

Entre 1836 et 1841, environ 439 personnes vivaient à K’uuna Llnagaay. Il y avait 16 maisons et 44 poteaux en 1870. Dix ans plus tard, il n’y avait plus de résidents permanents à K’uuna. La maladie et d’autres impacts mortels de la colonisation ont décimé la population, et les gens partaient vivre dans d’autres villages, d’abord à Cumshewa et ensuite à Skidegate.

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Six poteaux debout devant des maisons.

Poteaux et maisons à K’uuna Llnagaay (Skedans), 18 juillet 1878.
Photo de George M. Dawson. BCA C-09257.

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Plage courbée et maisons du village avec poteaux distancés du front marin.

K’uuna Llnagaay vue de la colline derrière le village, vers l’ouest, 1902. Photo de Charles F. Newcombe. PN 10.

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Vue de la plage d’une maison avec cinq poteaux.

Une structure de maison à K’uuna Llnagaay avec poteau frontal aux côtés de poteaux mortuaires, 1901. Bureau des Mines de la Colombie-Britannique. I-56098.

Au début des années 1900, l’artiste Emily Carr a visité K’uuna Llnagaay et était fascinée par les poteaux toujours debout dans le village abandonné. Elle a capturé leur beauté envoûtante dans des esquisses et des aquarelles, dont plusieurs font partie de la collection du Musée royal de la Colombie-Britannique.

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Maisons et poteaux de village sur la côte.

Emily Carr a réalisé plusieurs peintures de K’uuna Llnagaay. Cette photo a été prise lors d’une de ses visites, aux alentours de 1912. PN 9680.

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Aquarelle de poteaux debout dans un buisson avec une maison derrière.

Emily Carr, « Poteaux de Skedans, Îles de la Reine-Charlotte », aquarelle sur papier, 1912. PDP02310.

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Aquarelle d’un poteau et un panneau mortuaire.

Emily Carr, esquisse d’un poteau mortuaire à Skedans, aquarelle sur papier, 1912. PDP02303.

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Aquarelle d’un poteau et un panneau mortuaire.

Emily Carr, esquisse d’un poteau mortuaire à Skedans, aquarelle sur papier, 1912. PDP02308.

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Aquarelle d’un poteau et un panneau mortuaire.

Emily Carr, esquisse d’un poteau mortuaire à Skedans, aquarelle sur papier, 1912. PDP02301

 
 

VOYAGE

Retraits

En 1935, la ville de Prince Rupert a retiré des poteaux frontaux de maison à K’uuna Llnagaay et les a érigés dans un parc municipal. En 1954, le Comité provincial de préservation des totems a été mis en place pour récupérer les poteaux en détérioration des villages de la côte et veiller à leur entretien. Leurs premiers retraits de poteaux des villages haïda étaient à T’anuu Llnagaay (Tanu) et K’uuna (Skedans). Ils ont ensuite retiré des poteaux de SGang Gwaay Llnagaay (Ninstints) sur l’Île Anthony en 1957. Les poteaux ont été apportés aux musées à Victoria et à Vancouver.

En 1964 et 1965, les poteaux K’uuna qui avaient été apportés à Prince Rupert sont arrivés au Musée royal de la Colombie-Britannique. Le Musée les a rapatriés à la Nation haïda en 1976, à l’exception d’un Aigle sculpté provenant d’une maison funéraire de K’uuna et de fragments du poteau de l’Ours grizzly, qui ont été mis en entreposage de protection.

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Esquisse des poteaux de Skedans par John Smyly.

John Smyly, le technicien de musée qui a fabriqué la maquette de K’uuna Llnagaay, a réalisé ce dessin des poteaux de K’uuna Llnagaay qui ont été rapatriés du Musée royal de la Colombie-Britannique à Haida Gwaii en 1976.

Dessins de John Smyly de l’un des poteaux de K’uuna Llnagaay qui sont arrivés au Musée royal de la Colombie-Britannique de la ville de Prince Rupert en 1964 et 1965.

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Esquisse et dimensions d’un poteau frontal de maison de Skedans par John Smyly.
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Esquisse et dimensions d’un poteau frontal de maison de Skedans par John Smyly.

Le poteau de l’Ours grizzly a été dessiné à K’uuna Llnagaay par Emily Carr en 1912 (PDP03177) et par John Smyly après qu’il est arrivé au Musée royal de la Colombie-Britannique. Une réplique de ce poteau fabriquée dans le cadre du programme de sculpture du Musée royal de la Colombie-Britannique par Mungo Martin avec Bill Reid est érigée à la frontière internationale de l’Arche de la Paix entre la Colombie Britannique et l’État de Washington.

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Réplique de poteau debout au Parc de l’Arche de la Paix.

La réplique du poteau de l’Ours grizzly de K’uuna par Mungo Martin et Bill Reid au Parc de l’Arche de la Paix, 1967. PN 6177-20.

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Esquisse et dimensions en couleur d’un aigle sculpté.

Dessins de John Smyly d’un Aigle sculpté retiré de K’uuna Llnagaay en 1954 par le Comité de préservation des totems et maintenant entreposé au Musée royal de la Colombie-Britannique (RBCM 15561).

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Détail d’un totem couché en entreposage.

Le poteau de l’Ours grizzly qui avait été retiré de K’uuna Llnagaay en 1954 par le Comité de préservation des totems est entreposé au Musée royal de la Colombie-Britannique (RBCM 15560). 

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Maquette du Musée royal de la Colombie-Britannique montrant des canots sur une plage et des maisons avec poteaux.

La maquette est exposée dans la Galerie des Premières Nations.

Quand la Galerie des Premières Nations du Musée royal de la Colombie-Britannique est ouvert en 1977, la pièce maîtresse était une maquette à l’échelle de K’uuna Llnagaay tel qu’il était à la fin des années 1800. Le technicien de musée John Smyly avait minutieusement créé la maquette pendant cinq ans, travaillant principalement à partir de photos du village prises par George Dawson en 1878 et de mesures prises sur le site.

En septembre 2018, grâce à la contribution détaillée de Guujaaw, artistee haïda, leader et Chef héréditaire Gidansda, le Musée a ajouté du nouveau contenu audiovisuel et textuel aux côtés de la maquette du village, offrant une perspective qui fait autorité et un contexte culturel plus approfondi. 

 
 

VOYAGE

Aujourd’hui

À l’époque de la visite de Dawson, les îles étaient appelées les Îles de la Reine-Charlotte, après la reine consort britannique du roi George III. C’est en 2010 que le nom a été formellement changé en Haida Gwaii, signifiant « îles du peuple haïda », l’endroit où le peuple haïda vit depuis plusieurs milliers d'années.

Bien que la plupart des sculptures de K'uuna sont retournées à la terre ou aient été retirées, K’uuna Llnagaay est l’un des rares sites de villages haïda ayant toujours des totems érigés et des vestiges de grandes maisons longues.

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Deux personnes regardent un poteau couché au sol, avec des coquillages dans le gazon en avant-plan.

Chef Gidansda, aussi appelé Guujaaw, le chef héréditaire de K’uuna, et son petit-neveu Tian Wilson sur le site en juillet 2018. Le bâtiment des Gardiens haïda est en arrière-plan. Photo prise par Patrick Shannon. 

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Grand poteau incliné au-dessus de deux personnes visitant le site.

Un poteau retournant au sol. Les coquillages marquent un passage pour les visiteurs vers le site. Photo prise par Patrick Shannon. Juillet 2018.

Au sommet de la plupart des poteaux haïda se trouvent des Gardiens haïda, de petites figures humaines - souvent trois, parfois moins - portant de hauts chapeaux rayés. Ils représentent les Gardiens haïda qui, dans le passé, étaient postés à des positions stratégiques autour d’un village pour sonner l’alarme à l’approche d’un ennemi. Aujourd’hui, K’uuna est protégé par le programme Gardiens de Haida Gwaii, en vigueur de mai à octobre. Un Gardiens haïda guide les visiteurs sur un chemin qui serpente à travers l’ancien village, leur permettant d’explorer le site et d’apprécier l’art des poteaux, aujourd’hui dans divers stades de décomposition.

K’uuna Lnagaay se trouve dans le Site du patrimoine haïda, mais à l’extérieur des limites de la Réserve de parc national Gwaii Haanas et de la Réserve de l’Aire marine nationale de conservation. Les descendants du village habitent maintenant à Skidegate et à Masset, mais ils demeurent le peuple de K’uuna.

Connexions

En rapport sculptures

Communauté

Amelia Rea

Amelia Rea – Gudanee Xahl Kil

 

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Amelia Rea
À propos du membre de la communauté

Amelia Rea est une jeune femme de 18 ans originaire de Haïda Gwaii. Elle appartient au clan de l'Aigle Ts'iits G'itanee et descend de Lucy Frank. Amelia est une militante de la langue et de la culture haïda. Elle a grandi en allant dans des stages, des cours et des conférences de langue avec sa mère. Elle a remporté le prix de langue haïda Tahayghen Rosa Bell et était la meilleure élève de sa classe de langue haïda. On peut entendre sa voix dans l'animation Haidawood Yaanii K'uuga. Le fait d'être aux côtés de sa mère l'a amenée à co-présenter la thèse de sa mère sur la revitalisation de la langue haïda à l'UVic, à la conférence internationale sur la conservation et la documentation des langues et aux conférences internationales sur la langue haïda. Elle a participé à de nombreux potlatchs traditionnels et s'est rendue au Musée national des Indiens d'Amérique, au Musée américain d’histoire naturelle, au Musée canadien des civilisations et à Celebration à Juneau. Elle adore partager sa culture ! 

Amelia possède également une excellente expérience dans le domaine des arts visuels haïdas. Dès son plus jeune âge, elle a appris à tisser, à concevoir des couvertures à boutons et à travailler le bois.

Amelia a travaillé au Haida Gwaii Museum à Skidegate pendant l'été et elle est bénévole au Royal BC Museum à Victoria. Elle a une passion pour l'apprentissage et aime étudier les œuvres d'art anciennes de ses ancêtres. Elle a récemment partagé les catalogues d'artefacts et d'enregistrements linguistiques du Royal BC Museum à Celebration à Juneau, AK, et elle plaide pour la recherche et le rapatriement.

En 2015, Amelia faisait partie de l'équipe gagnante de la conférence des jeunes de Haida Gwaii et était connue pour avoir courageusement prononcé des discours et suivi le protocole traditionnel, tout comme son arrière-arrière-grand-père, le chef Weah.

Amelia a pris la parole lors de trois conférences internationales sur les langues en Colombie-Britannique et à Hawaï.

Explorez une sélection d'objets et de photographies contemporaines du Royal BC Museum qui inspirent ce membre de la communauté à continuer à travailler dans la tradition.

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Personnes assises sur l'herbe devant des poteaux totémiques.

Il y avait beaucoup de poteaux à Kuista.

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Homme sculptant un totem avec un couteau courbe.

Il a sculpté le poteau totémique avec un couteau courbé.

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Une femme assise peint un poteau totémique.

Les membres de la partie adverse avaient l'habitude de faire le travail sur les poteaux.

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Une herminette de la collection du Musée.

C'est une herminette.

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Personnes dans l'atelier de sculpture aidant à sculpter un poteau totémique.

Elle élèvera aussi un poteau totémique.

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La foule observe l'érection d'un poteau totémique.

Le poteau fait vingt pieds de long.

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Une jeune fille regarde un homme sculpter un poteau totémique.

Il y a aussi beaucoup de poteaux à SGaan Gwaay.

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Poteaux totémiques debout dans une forêt.

Poteaux totémiques dans une forêt.

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Petite fille sculptant un poteau totémique.

Elle sculptera aussi des poteaux totémiques.

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Homme sculptant un poteau totémique.

Sculptez-le !

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Des personnes en tenue de cérémonie bénissent un poteau totémique.

Il y avait un blason d'aigle au sommet.

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Personnes jouant du tambour pendant une bénédiction.

Ils appelaient cela une bénédiction.

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Personnes portant un totem.

Quand ils élevaient un poteau, c'était un travail difficile.