VOYAGE
Origines
Le poteau de l’Être séparé a été sculpté dans le village de Gitanyow, situé dans le nord-ouest de la Colombie-Britannique, le long de la rivière Kitwanga au sud du lac Kitwancool. Le village, autrefois nommé Kitwancool, a changé de nom aux alentours de 1980. Gitanyow signifie Peuple à grand nombre.
Bien qu’ils soient habituellement regroupés avec les peuples parlant le gitxsan, les Gitanyow se considèrent comme un groupe indépendant et autonome. Leur système légal est basé sur des adawaak (traditions orales) et ayookxw (lois) clairement articulées, et les figures sur leurs poteaux expriment ces principes légaux.
Les chefs héréditaires gouvernent les Gitanyow de manière traditionnelle à la tête de huit wilps (un wilp est un groupe de maisons). Chaque wilp a un territoire spécifique qui est illustré sur leur git’mgan (poteau totémique). Ce poteau décrit non seulement l’histoire de la famille, mais proclame aussi leurs droits héréditaires sur des terres et des ressources spécifiques. Dans la loi Gitanyow, les chefs héréditaires et les huwilp (groupes de maison) ont la responsabilité de protéger et de transmettre le lax’ip (territoire) aux générations suivantes.
Le poteau des Êtres séparés, ou Jumeaux, appartient à la famille Weerhoe du Lax Gibuu (clan du Loup), un des deux clans du Gitanyow. L’autre clan est le Lax Ganeda (Grenouille/Corbeau). Chacune des grandes figures sur le poteau symbolise l’un des ayuuks (blasons) familiales, représenté comme figure humaine avec deux têtes et un seul corps. Le blason de l’Être séparé serait originaire de la rivière Nass, et le créateur du poteau pourrait donc être un sculpteur de la rivière Nass.
Le poteau a aussi été appelé le poteau du chef Gwaas Hlaam. Le Chef Biiyosxw, Harry Daniels, du wilp Gwaas Hlaam de Gitanyow, explique que les figures sur le poteau représentent une femme - une ancêtre du wilp - qui a été enlevée par un aigle de montagne surnaturel dont les enfants étaient mi-oiseau, mi-humain.
VOYAGE
Retraits
Wilson Duff, conservateur d’anthropologie au musée provincial à l’époque, a joué un rôle clé dans la première collaboration formelle entre un musée et une Première Nation de la côte nord-ouest. En 1958 il s’est rendu à Gitanyow (nommé Kitwancool à l’époque) avec Michael Kew, un anthropologue de l’Université de la Colombie-Britannique, pour négocier le retrait de quelques poteaux pour leur préservation à Victoria et à Vancouver.
Ils ont signé un accord formel avec les chefs héréditaires Gitanyow qui possédaient les poteaux, et ont transcrit les histoires, les territoires et les lois que les poteaux signifient. Ceux-ci sont publiés dans Histoires, territoires et lois des Kitwancool (Musée royal de la Colombie-Britannique 1959, réimpression 1989). Dans la préface du livre, Duff décrit comment l’accord s’est déroulé :
Des discussions avec les représentants des Kitwancool avaient eu lieu lors des années précédentes, mais jusqu’à ce moment aucun poteau totémique n’avait été retiré du village. Les chefs Kitwancool ne considérait pas qu'il était approprié, dans aucune circonstance, de vendre purement et simplement leurs poteaux totémiques. Par conséquent, nous leur avons fait une nouvelle offre : pour chaque vieux poteau retiré pour préservation, une nouvelle copie identique, sculptée à Victoria, serait retournée et érigée dans le village.
Une réunion des chefs et du peuple de Kitwancool a accepté cette proposition, mais a ajouté une condition supplémentaire : que leurs histoires, territoires et lois soient écrits, publiés et mis à la disposition de l’Université à des fins d’éducation. Puisque cela décrivait précisément l’une des fonctions que le Musée souhaite réaliser, nous étions heureux d’accepter.
L’accord reconnaît la propriété et l'autorité des Premières Nations, marquant ainsi une nouvelle façon de concevoir les collections des musées. Le livre qui en a résulté, Histoires, territoires et lois des Kitwancool, détaille l’histoire des poteaux, y compris le poteau de l’Être séparé, telle que racontée par le chef Wee-kha, Ernest Smith.
« Les auteurs de ce livre sont les Kitwancool eux-mêmes, car il contient leur propre déclaration sur ce qu’ils considèrent être leurs histoires, leurs territoires et leurs lois. » - Wilson Duff, extrait de la préface.
VOYAGE
Aujourd’hui
Le poteau original a été coupé en deux quand il a été transporté depuis son site original. Les moitiés sont maintenant debout l’une à côté de l’autre dans la Galerie des Premières Nations. La réplique du poteau de l’Être séparé est érigé à Gitanyow.
Connexions
En rapport sculptures
Kolin Sutherland-Wilson
Kolin Sutherland-Wilson
Kolin est un Gitxsan du village d'Anspayaxw. Il est actuellement étudiant de premier cycle à l'UVic dans les départements des Études autochtones et environnementales. Il a reçu l'aide et les conseils d'Art Wilson et du Dr. Jane Smith pour la partie de la Galerie virtuelle de totems consacrée à la langue gitxsan.
Explorez une sélection d'objets et de photographies contemporaines du Royal BC Museum qui inspirent ce membre de la communauté à continuer à travailler dans la tradition.
L'herminette en pierre était utilisée depuis les temps anciens.
Plus près de notre époque, nous avons commencé à utiliser des herminettes en acier.
Le cèdre [utilisé dans les poteaux totémiques] est l'arbre le plus utilisé par les Gitxsan.
Un marqueur de chef héréditaire à Kuldo.
Ces poteaux sont renforcés, après l'inondation de 1936.
L'adaawk sur un totem est cohérent avec la couverture d'un chef et les chansons qui sont nées de cette histoire.
Ces [blasons] représentent un chef héréditaire.
Un poteau typique élevé par les chefs héréditaires.
Les vestiges d'un vieux poteau.
[Un totem] garantit qu'il n'y a aucun changement dans l'histoire. C'est une loi gitxsan que le chef ne ment pas.
Le totem représente l'histoire la plus importante de la famille.
Une partie du totem de Tsi'basaa.
Le sculpteur crée l'esprit ancien.
[En reproduisant un totem] ils le sculptent exactement de la même manière, rien n'est changé, il suit toujours l'histoire.
Ce qui est décrit ici est né dans des temps immémoriaux.